Les évêques du nord de l’Afrique à Rome pour leur visite ad limina rencontrent Mgr Vincenzo Paglia.
« Les frontières ne doivent pas être fermées. Si l’Europe le fait, les personnes passeront de toute façon. Mais il est vrai que le véritable problème reste celui du développement de ces pays, parce qu’il y a un fort besoin d’éducation, de santé, de travail, et surtout pour les jeunes ». C’est ce qu’a déclaré Mgr Vincent Landel, archevêque de Rabat (Maroc) et président de la Conférence épiscopale régionale du nord de l’Afrique (Cerna), dans un entretien avec Radio Vatican, à l’occasion de sa visite ad limina au Vatican, qui a débuté Lundi 2 Mars 2015 par une rencontre avec le Pape François et avec une visite au Conseil pontifical pour la famille où il a rencontré, avec l’ensemble de sa délégation, le président du dicastère, Mgr Vincenzo Paglia.
« Nous sommes au centre de deux défis pastoraux, je dirais même plus de deux périphéries dans nos pays. Le premier défi – a ainsi expliqué Mgr Landel – concerne tout d’abord la périphérie de la rencontre des chrétiens avec les musulmans. Il s’agit d’un grand défi pour le monde d’aujourd’hui. Quant au deuxième défi, il concerne les migrations, parce que nos quatre pays (Maroc, Algérie, Tunisie et Libye) représentent tous des couloirs migratoires. Donc, d’une part, nous devons travailler sur ces personnes vulnérables qui traversent nos pays, mais en même temps nous devons mettre en garde l’Occident et les pays de l’Afrique subsaharienne, et sensibiliser les Églises et également les politiciens de nos pays d’origine ».
« Nous vivons en paix et en plein sérénité avec les musulmans » a ainsi souligné Mgr Landel. « Nous ne devons absolument pas être pessimistes, parce qu’il ne faut pas oublier que c’est chez nous qu’a commencé le Printemps arabe, justement en Tunisie qui peut aujourd’hui compter sur une constitution qui reconnaît la liberté religieuse. Et cela n’était pas évident. Il y a donc des signes d’espoir et nous ne pouvons pas prétendre que ces pays, qui sont en pleine évolution, fassent en quelques années ce que les autres démocraties occidentales ont fait en plusieurs décennies ».
Dans son message aux évêques en visite ad limina, le Pape François a rendu hommage « au courage, à la fidélité et à la persévérance des évêques en Libye, ainsi que des prêtres, des personnes consacrées et des laïcs qui demeurent dans le pays malgré les dangers multiples. Ils sont d’authentiques témoins de l’Évangile » a ainsi déclaré le Pape François. « Votre conférence épiscopale, qui rassemble régulièrement les pasteurs du Maroc, d’Algérie, de Tunisie et de Libye, est un lieu d’échange et de concertation important, mais – a encore ajouté François – elle doit aussi être un instrument de communion qui permet d’approfondir des relations fraternelles et confiantes entre vous. Votre pèlerinage à Rome est une heureuse occasion pour renouveler votre engagement commun au service de la mission de l’Église dans chacun de vos pays ».