Le chant d’Isaïe est le chant du Serviteur du Seigneur, la prophétie de Jésus et de son devoir qui n’est jamais séparé de la souffrance et, en même temps, de la foi certaine en le Père. Il est l’élu au service de la Parole de Dieu et, comme cela l’a été pour Jérémie, il reçoit en échange des mauvais traitements et des angoisses. Une existence de douleur qui n’a cependant jamais réussi à assécher la mer de confiance en le Seigneur.
L’hymne de Paul aux Philippiens est le récit de l’existence du Christ qui s’abaisse tout d’abord en s’anéantissant, pour ensuite se relever et ressusciter. Jésus est l’opposé du premier homme. Adam, créé à l’image de Dieu, avait prétendu se faire égal à Dieu, en essayant de voler la condition divine. Jésus, au contraire, bien que possédant la condition divine, n’en est pas jaloux, mais il la vit comme un don, lorsqu’il s’abaisse en se faisant homme. L’incarnation est comme l’action de se vider et la condition humaine qui est assumée est celle du serviteur au niveau le plus bas, à savoir de l’esclave. Dans l’Évangile de Marc, Jésus termine son voyage vers Jérusalem ; il y pénètre à dos d’un petit ânon, le signe d’une puissance obtenue à travers la douceur, le service et le don de soi. L’entrée est également un jugement contre la ville incrédule, mais à laquelle l’on donne encore la possibilité de se convertir et de reconnaître que le Messie qui vient n’agit pas comme un dominateur, mais comme un roi indulgent et libérateur.