Certains députés européens ont publiquement dénoncé de nombreuses irrégularités enregistrées au cours de la campagne électorale pour le référendum irlandais sur le mariage pour tous.
L’intégrité du référendum irlandais visant à marier entre elles « deux personnes », indépendamment de leur sexe, a été sérieusement compromise. C’est ce que soutiennent certains députés européens dans une lettre ouverte au Président du Parlement européen, Martin Schulz, dans laquelle sont énumérées les violations constatées lors du référendum du 22 Mai 2015 visant à modifier la Constitution du pays.
Les signataires ont, en effet, constaté que tous les partis politiques irlandais, financés par l’argent public, ont participé activement en faveur du oui référendaire, en menaçant d’expulsion tous les membres qui ne suivaient pas la ligne tracée par les dirigeants du parti. Par ailleurs, ces derniers dénoncent une action médiatique impartiale (contrairement à une décision de la Cour suprême de l’Irlande qui les oblige à un équitable 50/50), qui n’a pas permis aux deux formations de profiter du même espace de communication, en privilégiant la partie favorable à la redéfinition juridique du mariage. Les signataires de la lettre soulignent également l’intervention des multinationales opérant en Irlande, qui ont poussé, « sous l’impulsion d’une menace voilée non difficile à identifier », leurs milliers d’employés à voter en faveur du oui, ainsi qu’à faire de la propagande sur les médias sociaux. Mais les eurodéputés ont aussi dénoncé l’ingérence d’un milliardaire étranger qui a utilisé des millions de dollars à l’appui du mariage pour tous, de l’argent tout à fait illégal en vertu de la loi électorale irlandaise qui, dans ce cas, n’a aucunement été respectée par le gouvernement. Enfin, même la police, qui en Irlande est chargée de veiller à l’intégrité des bureaux de vote et du dépouillement des bulletins, semble avoir utilisé l’argent public pour soutenir le oui. Malheureusement, donc, affirment ainsi les signataires de la lettre, « un climat de peur et d’intimidation a régné au cours de toute la campagne référendaire, en créant des conditions électorales qui sont loin d’être libres et équitables ».