Les liens familiaux dans le continent africain racontés par la théologienne, sœur Rita Mboshu Kongo.
En Afrique, l’on devient une famille de différentes façons. « En plus de la naissance biologique, il y a l’alliance, le pacte de sang, le mariage et ainsi de suite. Dans chacun de ces cas, l’on devient de véritables membres d’une famille déterminée ». Mais, afin de comprendre les nuances de la notion de famille africaine, « il faut tout d’abord analyser la conception de la personne humaine qui existe en Afrique » où « l’homme est fondamentalement une agglomération de relations, dont il vit et envers lesquelles il tend », a ainsi déclaré la théologienne congolaise, sœur Rita Mboshu Kongo dans un article qui a été publié le 2 Novembre 2015, dans le dossier de L’Osservatore Romano, intitulé « Femmes, église, monde ».
La famille africaine, souligne encore sœur Rita Mboshu Kongo, « produit ainsi, chez les jeunes, un fort sentiment du « nous », de sorte qu’il peuvent s’y rattacher, en renonçant à leur propre capacité de jugement personnel, et entreprendre tout ce qu’il peut y avoir de nouveau dans leur existence, tout en croyant qu’ils sont capables d’y trouver un certain ordre, une certaine sécurité et le bonheur d’une appartenance absolue ». Dans le contexte africain, où « la famille continue à exercer son autorité sur les jeunes, même lorsqu’ils arrivent à l’âge adulte », « le mariage représente en effet, pour chaque individu, un devoir social, un facteur de survie individuelle et collective et un signe de l’équilibre social et moral ».
L’Église devra donc « promouvoir avec détermination une évangélisation qui soit en mesure de fournir une solution à la forte propagation d’une culture de la mort à travers l’avortement volontaire et la stérilisation, qui sont contraires aux traditions religieuses. En parcourant ainsi cette route – conclut enfin la théologienne – l’Afrique risque de perdre complètement sa culture et d’être confrontée à une grave désagrégation de la famille ».