Le Pape François à la rencontre avec les familles à Tuxtla Gutierrez, au Mexique : « N’ayez pas peur d’aimer ».
« De nos jours, nous voyons et nous expérimentons à travers différents visages comment la famille est affaiblie, comment elle est remise en question. Comment on croit que c’est un modèle déjà dépassé et n’ayant plus de place dans nos sociétés qui, avec la prétention de la modernité, offrent toujours davantage un modèle fondé sur l’isolement ». Or, « vivre en famille n’est pas toujours facile, bien des fois c’est douloureux et fatiguant mais, comme je l’ai dit plus d’une fois de l’Église – je crois qu’on peut l’appliquer à la famille – : je préfère une famille blessée qui essaie tous les jours de vivre l’amour, à une famille et à une société malades de l’enfermement ou de la facilité de la peur d’aimer ».
Il s’agit des paroles que le Pape François a prononcées, Lundi 15 Février 2016, à l’occasion de la rencontre avec les familles à Tuxtla Gutierrez, dans l’état du Chiapas, au cours de son voyage au Mexique, où il était attendu par près de 50 mille personnes en fête. « Je préfère une famille – a ainsi déclaré le Pape François – qui essaie sans cesse de recommencer, à une famille et une société narcissistes et obnubilées par le luxe et le confort. Je préfère une famille au visage épuisé par le don de soi, à une famille aux visages maquillés qui n’ont pas su ce qu’est la tendresse et la compassion ». Parmi les témoignages, celui de Humberto et Claudia Gomez, un couple de divorcés remariés, qui a raconté sa propre expérience. Humberto était auparavant célibataire, alors que Claudia était divorcée et mère de trois enfants. Mariés civilement depuis 16 ans, les époux Gomez ont ensuite eu un enfant, qui a maintenant 11 ans, et est enfant de chœur. Depuis trois ans, ils font partie d’un groupe de divorcés remariés qui est suivi par l’Église. « En tant que divorcés remariés, nous ne pouvons pas accéder à l’Eucharistie – a ainsi déclaré Humberto, en parlant également au nom de sa femme qui travaille comme assistante sociale dans une prison – mais nous trouvons la communion dans ceux qui sont pauvres, qui sont malades et abandonnés. Nous essayons de transmettre l’amour de Dieu que nous avons ressenti. C’est merveilleux d’avoir un mariage et une famille, où le centre est Dieu » a enfin conclu le couple, quelques instants avant d’être longuement étreints par le Pape François.
En outre, en concluant cet événement important, le Pape François a demandé aux personnes présentes de renouveler, chacune dans leur propre cœur, leurs promesses de mariage, et il a ainsi déclaré aux fiancés : « Demandez la grâce d’une famille fidèle ». Enfin, le Pape a exhorté tout le monde à ne pas oublier saint Joseph, le gardien fidèle et silencieux de la famille.