Le Patriarche de Moscou, Cyrille, lors d‘une rencontre avec l‘Union des femmes orthodoxes d‘Ukraine
Il existe un féminisme « très dangereux », à caractère idéologique, qui revendique une pseudo-liberté des femmes, interprétée comme une présomption du droit de s’exprimer, non seulement indépendamment d’un rôle au sein de la famille, en tant que femme et mère, mais dans le refus et en contraste avec les valeurs du mariage et de la famille. C’est ce qu’a déclaré le Patriarche de Moscou, Cyrille, lors d’une rencontre qui s’est déroulée le 9 Avril 2013, dans le monastère Saint-Daniel, avec une délégation de l’Union des femmes orthodoxes d’Ukraine. Le Patriarche a mis l’accent sur le rôle irremplaçable des femmes en tant que « gardiennes de la maison » et du foyer domestique, tout en soulignant que « si l’on annule ce rôle extraordinairement important de la femme, la conséquence est que tout s’effondre, non seulement la famille, mais également, avec une conception plus élargie, la patrie. Ce n’est, en effet, pas par hasard que l’on parle de mère-patrie » et «ce n’est peut-être pas un hasard si la plupart des féministes de premier plan sont célibataires ».
Tout en rappelant sa participation au Forum international «Les femmes orthodoxes : l’unité, le service, l’amour », qui s’est tenu à Kiev en Juillet 2011, à l’issue duquel a été signé un accord de coopération avec le Département synodal pour la famille de l’Église orthodoxe d’Ukraine, Cyrille a à nouveau souligné qu’il n’y a aucune humiliation de la dignité d’une femme qui se consacre au soin de la maison et à l’éducation des enfants, car, au contraire, « il n’y a pas de tâche plus grande et plus noble que le ministère fourni par la femme au sein de la famille, avec la responsabilité particulière de maintenir les bonnes mœurs dans la société, avec amour et de hauts idéaux moraux ». La valorisation de la femme en tant que mère et épouse ne signifie pas une dévalorisation de la femme en tant que travailleuse et professionnelle, ou en tant que personne civile engagée. Le souci du Patriarche concerne, avant tout, le faible taux de natalité en Russie et dans les pays de l’ex-Union soviétique, et la hausse des divorces, sans compter en particulier l’abandon des orphelins et des enfants de la part de leurs parents. « Je suis convaincu que les organisations de femmes devraient accorder plus d’attention à la question de l’adoption », a ainsi déclaré Cyrille. « Quand la priorité est la satisfaction de nos propres besoins matériels et du « moi » égoïste et le calcul de l’argent et du temps à consacrer aux plaisirs, l’instinct de domination prévaut sur la vie spirituelle et affective ». C’est le cas, par exemple, quand on décide de ne pas mettre au monde des enfants uniquement pour des raisons liées à la carrière ou pour des raisons d’intérêt.
Cyrille a enfin conclu son intervention en appelant à une plus grande coopération entre le Patriarcat de Moscou et l’Union des femmes orthodoxes d’Ukraine : « Cela nous aiderait à relever les défis que l’Église et la société doivent affronter dans le monde d’aujourd’hui ».