Le récit de la Journée d’étude organisée par le Conseil pontifical pour la famille en collaboration avec Greenaccord. Le Synode réfléchira sur la protection de l’environnement.
Une conversion écologique de la société en partant d’en bas, sans se réfugier derrière l’excuse du manque d’action des institutions, mais en stimulant un changement de cap. C’est la nécessité partagée qui est apparue au cours de la Journée d’étude « Famille, prends soin de la Création ! », organisée Samedi 29 Mars 2014, au Vatican, par le Conseil pontifical pour la famille et par l’association Greenaccord onlus. « En plus de la Création qui souffre et gémit, c’est la famille humaine elle-même qui souffre en raison de la faim, de la désertification, des changements climatiques, de la pollution de l’air, de l’eau et du sol, et craint pour son avenir » a ainsi déclaré Mgr Vincenzo Paglia, président du Conseil pontifical pour la famille, à l’ouverture de la Journée. Une invitation à répandre « la conscience de la responsabilité commune pour l’ensemble de la famille humaine et pour le monde, maison commune confiée à la garde de tous » a été lancée par le Pape François lui-même. Dans un message, envoyé à cette occasion, le Pape souhaite que « la famille soit gardienne privilégiée du don de la vie, et également le lieu fondamental de l’éducation pour le respect du grand don de la Création ». Mgr Alfonso Cauteruccio, président de Greenaccord onlus, a insisté sur la nécessité de « se débarrasser de toutes les incrustations qui ne nous permettent pas d’être en harmonie avec la Création », alors que l’exigence de renforcer l’éthique environnementale, en y ajoutant l’ethos chrétien, a été soulignée par l’évêque métropolite d’Helsinki, Ambrosius, pour lequel « une solide éthique environnementale n’est pas suffisante et qu’il faut aussi un cadre de spiritualité de l’environnement qui accompagne notre plan d’action ». Selon Luigino Bruni, économiste à l’Université Lumsa de Rome, « nous sommes habitués à consommer tout ce que nous avons de façon trop rapide, sans nous laisser le temps de faire plein usage de ce que nous achetons et que nous utilisons ». Une analyse qui a été partagée par Jeffrey Sachs, directeur de l’Institut de la Terre (« Earth Institute ») à l’Université Columbia, qui a souligné la nécessité de procéder à un nouveau système d’énergie, qui produise une quantité de dioxyde de carbone inférieure, de diffuser des systèmes agricoles qui soient en mesure de protéger les écosystèmes terrestres et d’éduquer les jeunes du monde entier. « Les citoyens – a ainsi expliqué Leonardo Becchetti, professeur d’économie politique à l’Université de Rome Tor Vergata – devrait devenir les protagonistes en utilisant les instruments qui existent déjà pour construire une économie à l’échelle humaine : nous pouvons choisir ce que nous voulons consommer et à qui faire gérer l’argent que nous économisons ». Pour Gary Gardner, directeur de recherche à l’Institut Worldwatch, la famille, « Église domestique et centre de la formation individuelle », peut apporter une contribution pour sortir de la crise écologique croissante en tant que « lieu naturel dans lequel diffuser une nouvelle culture de l’environnement dans les nouvelles générations ». L’importance de la sobriété et du renoncement « pour une vie plus riche et en harmonie avec la Création » a été soulignée par le père Guido Innocenzo Gargano, moine camaldule de Saint-Grégoire-au-Celio. « La sauvegarde de la Création et le rôle conséquent des familles comme gardiennes devront faire partie de droit du Synode » a par ailleurs souligné le secrétaire général du Synode des évêques, le cardinal Lorenzo Baldisseri, qui a conclu la journée d’étude. Selon le cardinal, la rencontre de Samedi 29 Mars a permis d’observer la famille « sous un angle spécial », en lui attribuant un rôle fondamental pour « repenser le développement, éviter les désastres écologiques et humains, et créer des perspectives de progrès pour les générations futures ».