Francesco Belletti, président du Forum des associations familiales, présente « L’écoute, le contexte et les défis de la famille ».
Tout d‘abord, la façon dont la société externe influence le développement et la liberté des familles. Ensuite, l’évolution de la sphère affective des personnes, en supposant une forte interaction entre les modèles sociaux et les choix individuels de la vie familiale. Enfin, la manière dont l’action concrète de l’Église réussit à intercepter ces nouveaux scénarios, de l’intérieur de la famille et de l’environnement qui l’entoure, non seulement parmi les fidèles, mais aussi pour toutes les personnes. Il s’agit des questions dont a parlé Francesco Belletti, président du Forum des associations familiales, à l’occasion de la présentation, le Jeudi 22 Janvier 2015, de la première partie des Lineamenta (Lignes directrices) du Synode, au Congrès international des mouvements, des groupes et des associations de la famille et de la vie, qui se tient au Church Palace, à Rome.
« Cette Première partie de la Relatio Synodi (Rapport du Synode), dédiée à l’écoute du contexte – a ainsi expliqué Belletti – se divise en trois chapitres : le contexte socioculturel (nos 5-8), l’importance de la vie affective (nos 9-10), le défi pour la pastorale (n° 11, ce dernier étant, en quelque sorte, le préambule de toute la Troisième partie de la Relatio) ». « Dans la description de la famille post-synodale – a-t-il encore signalé – la centralité de la famille est peu présente, à savoir le fait qu’elle est une « bonne nouvelle » pour toutes les personnes de bonne volonté, même au-delà de l’horizon de la foi, et sa capacité à être un sujet actif et génératif de la société humaine, outre que de l’Église ». Un deuxième élément qui « manque peut-être dans la description de la réalité de la famille dans cette Relatio, est une autre valeur positive – a encore continué Belletti dans son intervention – et consiste en la dimension associative entre les familles, à savoir la capacité de devenir une famille de familles ».
En d’autres termes, « aujourd’hui de nombreuses familles semblent avoir encore une forte capacité et une grande exigence d’agrégation, mais elles sont en train de la construire par le biais de formes qui ne sont pas traditionnelles, qui ne sont pas formalisées, ce qui fait qu’elles construisent donc des « réseaux interfamiliaux », qui préfèrent rester plus proches des codes relationnels de la famille plutôt que de se construire comme des « structures organisées de la société ». La qualité relationnelle semble donc compter davantage que le rôle social, voire que la possibilité de recevoir le soutien, la reconnaissance et l’interaction avec le système public ». Belletti a également souligné que « l’interaction et la collaboration entre les différentes associations construisent une générativité sociale beaucoup plus importante que la simple « somme des individus ». En d’autres termes, mettre en réseau les associations ne signifie pas simplement additionner, mais multiplier leur potentiel ». Du point de vue socio-économique, « les paroles les plus dramatiques qui résonnent dans la Relatio Synodi sont celles de l’« impuissance » et de l’« abandon », et elles représentent tout à fait la perception que tant de familles ont de l’économie, de la politique et des actions des gouvernements et des institutions publiques ».
Dans le complexe, selon Belletti, « la représentation des défis qui existent pour les familles, et que la Relatio propose, apparaît donc plutôt chargée d’ombres de fatigue et d’aspects critiques qu’éclairée par des lumières d’espérance, bien que ces dernières soient, il est vrai, présentes. Il est donc significatif que la Relatio place à l’intérieur de la partie qui concerne « l’écoute du monde contemporain », même un chapitre (le n° 11) consacré aux défis pour la pastorale (à laquelle est consacrée toute la Troisième partie), et cela justement pour représenter une Église en action, qui agit et qui se mélange avec la réalité, non pas sur la base de plans pastoraux qui sont programmés par écrit, mais avec la proximité et le partage avec tous, tant au sein de la communauté chrétienne qu’avec les plus lointains. Ainsi, cette représentation est donc annoncée dès les premières pages de ce document qui nous conduira au prochain Synode » a enfin conclu Belletti.