« La famille, dans un monde où le choix n’est toujours que temporaire, est un lieu de relations solides qui affectent profondément, dans le bien comme dans le mal, la vie de ses membres individuels. L’autre, dans la famille, perd sa connotation d’instabilité, comme cela se passe actuellement dans la plupart des milieux sociaux, et non seulement ceux numériques : il suffit de changer de chaîne, d’amitié, de parti.... ». C’est ainsi que, le 28 Février 2015, à Bari, dans les Pouilles, au sud de l’Italie, dans son discours lors de la cérémonie d’ouverture de l’année judiciaire du Tribunal ecclésiastique régional des Pouilles, Mgr Vincenzo Paglia, président du Conseil pontifical pour la famille, a voulu souligner l’un des aspects les plus positifs et qui sont connaturels à la famille. La famille qui, précisément pour cette caractéristique qui lui est propre de s’unir intensément, peut trouver une façon de relever avec succès les défis posés par la modernité.
L’intervention de Mgr Paglia, intitulée « Le besoin de famille dans un monde en mutation », s’est concentrée sur l’analyse des problèmes et des blessures qui marquent aujourd’hui profondément la cellule fondamentale de la société, considérée comme le cœur du développement humain. Afin de ne pas arrêter ce moteur, Monseigneur Paglia a souhaité une alliance renouvelée entre l’Église et la famille, et entre les familles elles-mêmes. Fondamentalement, il s’agit donc de promouvoir – a ainsi déclaré Mgr Paglia – un nouveau printemps des familles chrétiennes, aussi bien de celles qui sont en bonne santé que de celles qui sont au contraire blessées, en les aidant et en les mettant dans la condition de sortir avec joie de tous les confinements qui peuvent faire en sorte qu’elles se referment sur elles-mêmes, et ce afin qu’elles se mettent, si l’on peut dire ainsi, dans un « état de mission », à savoir dans une attitude où elles peuvent partager familièrement leurs biens, sous le signe de la foi. Le lien des familles avec la communauté ecclésiale – bien que trop fragile, comme je l’ai déjà souligné – est en effet crucial. Dans la fragmentation humaine d’aujourd’hui, un nouvel élan est ainsi donné à la dimension ecclésiale. Seules des communautés et des familles vivantes et vitales peuvent protéger ce « mystère de grande portée » qui « s’applique au Christ et à l’Église », dont parle l’Apôtre Paul (Ep 5, 32). Ainsi, l’horizon s’élargit : il faut une nouvelle pastorale de la famille, ou mieux encore, il faut « inspirer au sens de la famille toute la vie de l’Église », afin qu’elle soit chaque fois plus une « Famille de Dieu » et un levain qui aide l’humanité à être une « famille des peuples ».