La famille, les personnes âgées et la gratuité de l’amour sont parmi les thèmes que le Pape François a touchés au cours de sa visite à Naples en répondant aux questions de certains fidèles, dans la soirée du samedi 21 Mars 2015
En parlant avec Erminia, une veuve de 95 ans qui a trouvé le soutien d’une communauté chrétienne, le Pape a repris le concept de « culture du rebut », en dénonçant la mise au rebut des personnes âgées et des enfants dans la société d’aujourd’hui : « On met au rebut les enfants, on met au rebut les personnes âgées, parce qu'on les laisse seuls. Nous, les personnes âgées, nous avons des infirmités, des problèmes et nous suscitons des problèmes chez les autres, et les gens nous mettent au rebut peut-être pour nos infirmités, parce que nous ne servons plus. Et il y a aussi cette habitude — veuillez excuser ces mots — de les laisser mourir et comme nous aimons beaucoup utiliser des euphémismes, nous employons un mot technique: euthanasie. Mais pas seulement l’euthanasie pratiquée avec une piqûre mais l’euthanasie cachée, celle de ne pas donner les médicaments, de ne pas prescrire de traitement, de rendre la vie triste et ainsi on meurt, tout est fini ». Selon le Pape, «a meilleure médecine pour vivre longtemps » est le chemin de « la proximité, l’amitié, la tendresse. [...] À vous, enfants, je rappelle le quatrième commandement. Donnes-tu de l’affection à tes parents, les embrasses-tu, leur dis-tu que tu les aimes? S’ils dépensent tant d’argent dans les médicaments leur fais-tu des reproches? Faites un profond examen de conscience. L’affection est le plus grand remède pour nous personnes âgées ».
À la famille Russo, qui s’inquiétait de la difficulté de la famille dans la conjoncture actuelle, le Pape a répondu que « la crise de la famille est une réalité sociale. Ensuite, il y a les colonisations idéologiques sur les familles, les modalités et les propositions qui sont en Europe et qui viennent aussi d’au-delà de l’océan. Ensuite, il y a cette erreur de l’esprit humain qui est la théorie du genre, qui crée tant de confusion. Ainsi, la famille est attaquée ». « Je n’ai pas de recette » a ainsi poursuivi le Pape François, tout en soulignant que « l’Église est consciente de cela et le Seigneur nous a inspirés de convoquer le synode sur la famille, sur les nombreux problèmes. Je n’ai pas de recette pour cela. Mais le témoignage de l’amour est important, témoigner de la façon de résoudre les problèmes ». Même dans le mariage, par exemple, « on se dispute aussi et... les assiettes volent. Je donne toujours un conseil pratique: disputez-vous tant que vous voulez, mais ne finissez pas la journée sans faire la paix. Pour cela il n’est pas nécessaire de se mettre à genoux, il suffit d’une caresse, car quand on se dispute, il reste de la rancœur à l’intérieur, et si on fait la paix tout de suite, tout va bien. La rancœur froide de la veille est beaucoup plus difficile à effacer, faites donc la paix le jour même. C’est un conseil. Ensuite – a enfin conclu le Pape – il est important de demander à l’autre si une chose plaît ou ne plaît pas : vous êtes deux, le « moi » n’est pas très valable dans le mariage, le nous est « valable ».