Je considère qu’il s’agit d’un grand privilège mais aussi d’un devoir précis, pour chacun d’entre nous, que de se faire les témoins vibrants, actifs et joyeux, du message chrétien, et de le divulguer autant que possible à travers l’exemple, tout en offrant la possibilité de le partager.

Je pense que la musique est potentiellement un extraordinaire outil de la foi (comme peuvent l’être, d’ailleurs, tous les fruits de l’ingéniosité humaine). Voix de l’esprit, la musique se déplace sur des chemins qui pénètrent au sein des sphères les plus intimes de notre psychique, sans être affectée par aucun conditionnement. Leibniz décrivait la musique comme « un exercice occulte de l’arithmétique de l’âme qui ne sait pas qu’elle compte ». Et même, bien avant le philosophe allemand, Aristote en soulignait le potentiel de « transformer le caractère de l’âme ». Je crois donc que la bonne musique apporte en soi un message fort de paix et de fraternité, étant ainsi en mesure de nous éduquer à la beauté, d’ouvrir nos cœurs et nos esprits.

Interpréter le répertoire sacré, ainsi que l’écouter, peut être à mon avis une forme intense de prière. Et ce potentiel trouve une occasion précieuse pour sa pleine expression, et sa floraison, lorsque l’écoute est soutenue et élevée par des moments de réflexion, grâce à l’œuvre de prêtres, de ministres de la miséricorde divine, et de pasteurs de la famille de Dieu.

 

 

La famille est le principal structure de construction de la société, mais elle est aussi – pour nous qui sommes croyants – un outil essentiel pour l’édification du peuple de Dieu. Je crois fermement à l’institution et dans les valeurs qu’elle porte en elle-même. Je vis chaque jour, sur ma propre peau, l’importance cruciale de la famille, à un niveau personnel et dans le cadre de la société civile. La famille, consacrée dans le sacrement du mariage, donne une plénitude et un sens à l’existence, d’autant plus lorsqu’elle réitère le miracle de la vie à travers la progéniture. Ces enfants qui devraient toujours être la première raison de la vie des parents, la priorité absolue, et qui devraient l’emporter sur toute autre affection et engagement.

J’aime évoquer un mot qui se rapporte également à la musique, qui représente l’élément essentiel pour une vie sereine, dans le cadre de la famille : l’ « harmonie ». L’harmonie, construite quotidiennement, en choisissant – dans chaque action – l’option qui va vers le bien, en essayant de mettre en pratique les valeurs que, dans mon cas, mes parents m’ont appris et que j’essaye de transmettre à mes enfants.

 

 

Bien sûr, la famille peut être évoquée, encouragée et soutenue partout, comme une irremplaçable expérience d’émotions, une institution cruciale pour l’expression et la transmission des valeurs chrétiennes. Cependant, l’Église reste le lieu par excellence, car elle représente la maison de Dieu et l’asile le plus doux pour nos âmes, qui peuvent s’y reconnaître, et sont fraternellement liées dans la prière. C’est au sein de l’église (et donc à travers les enseignements de Celui qui l’a inspirée), que nous pouvons approfondir ensemble, et mieux comprendre, l’extraordinaire puissance de l’amour entre un homme et une femme, et par conséquent de la famille. Une famille que le Concile Vatican II appelle, et ce n’est pas une coïncidence, « Ecclesia domestica ».