Sandro Magister, journaliste de l’hebdomadaire italien « L’Espresso », a dénoncé, au cours d’une présentation éditoriale à l’Institut pontifical Jean-Paul II, l’obscurcissement de la part des médias des dernières interventions du Saint-Père sur la famille, « toutes en faveur de la doctrine et de la pratique traditionnelle ».
« Depuis Octobre 2014, immédiatement après le Synode, jusqu’à la moitié du mois de Mai 2015, le Pape est intervenu près d’une quarantaine de fois à l’appui de la doctrine et de la pratique traditionnelle en matière de famille, ce que les médias ont à maintes reprises caché, en ne lui accordant qu’une attention extrêmement superficielle ». C’est le vibrant « J’accuse » que Sandro Magister, journaliste de l’hebdomadaire italien « L’Espresso », a lancé lors de la présentation de la nouvelle collection « Famille, travaux en cours », publiée par l’éditeur Cantagalli, qui a eu lieu le 20 Mai 2015, à l’Auditorium de l’Institut pontifical Jean-Paul II ».
« Une fois le Synode conclu – a poursuivi Magister – le Pape François, après avoir encouragé et pris note de tous les différents points de vue des évêques, a dû constater une remarquable résistance au changement. Justement en respect de cette approche que l’Assemblée a fait émerger et par rapport à ses précédentes interventions qui étaient plus ouvertes aux nouveautés, le Saint-Père a donc changé de registre communicatif, en parlant de la famille en termes linéaires, toujours respectueux de l’enseignement de ses prédécesseurs. Mais où étaient les médias ? Je pense que je suis le premier journaliste à ouvrir un débat public sur les interventions du Pape François. Et, à ce propos, comment pouvons-nous oublier, par exemple, son intervention si importante sur la théorie du genre, totalement méconnue par les opérateurs de la communication ? ».
Magister a ensuite souligné comment, après le Synode, en Europe, il y a eu une grande confusion qui a conduit de nombreuses paroisses et de nombreuses réalités pastorales à agir de façon individuelle, « en faisant leurs les thèses du cardinal Kasper, à travers un pouvoir discrétionnaire qui a conduit à des abus tels que, par exemple, l’acquittement des divorcés remariés et la relative permission de communier. Mais si, sur le Vieux Continent ces « dérives pratiques » sont maintenant présentes, il est également vrai que sont tout aussi fortes, en revanche, les critiques et les résistances qui sont en train de surgir. L’une de ces dernières a été récemment exprimée par l’évêque de Passau, qui est intervenu résolument et a été soutenu par cinq autres évêques » a enfin déclaré le journaliste Sandro Magister.