Si elle se vide « de l’amour conjugal », la famille se divise et la désintégration « s’effondre » sur les enfants. À l’occasion de son audience générale de ce Mercredi 24 Juin 2014, sur la Place Saint-Pierre, le Pape a parlé de la séparation en réfléchissant « sur les blessures qui s’ouvrent au sein de la coexistence familiale », lorsque dans la famille « on se blesse ». Le Pape a ensuite invité à accompagner les familles qui se trouvent « dans des situations dites irrégulières » afin que « les enfants ne deviennent pas des otages du papa ou de la maman ».
« Toutes les blessures et tous les abandons du papa et de la maman affectent la chair des enfants » a ainsi poursuivi le Pape : « Quand un homme et une femme, qui se sont engagés à être 'une seule chair’ et à fonder une famille, pensent de manière obsessionnelle à leurs propres exigences de liberté et de gratification, cette distorsion affecte profondément le cœur et la vie des enfants. Souvent, les enfants se cachent pour pleurer seuls ».
En dépit des « analyses psychologiques raffinées », des innombrables commentaires concernant « des troubles du comportement, de la santé mentale, du bien-être de l’enfant, de l’anxiété des parents et des enfants », le Pape a demandé « si nous ne nous sommes pas anesthésiés » par rapport aux blessures dans l’âme des enfants. À ce propos, a déclaré le Pape François, « plus l’on essaye de compenser avec des cadeaux et des friandises, plus l’on perd le sens des blessures – qui sont plus douloureuses et plus profondes – de l’âme ».
L’'invitation du Pape vise à faire un examen de conscience sur le « poids de la montagne qui écrase l’âme d’un enfant », le poids de « choix erronés » : « lorsque les adultes perdent leurs têtes, lorsque chacun ne pense qu’à lui-même, lorsque le papa et la maman se font du mal, l’âme des enfants souffrent beaucoup, elle éprouve un sentiment de désespoir. Et ce sont des blessures qui laissent une trace pour toute la vie ». D’autre part, cependant, a ainsi reconnu le Pape, « il y a des cas où la séparation est inévitable ». Parfois, cela peut même devenir « moralement nécessaire, lorsque justement, il s’agit de soustraire le conjoint le plus faible, ou les enfants en bas âge, aux blessures les plus graves causées par l’abus et par la violence, par l’avilissement et par l’exploitation, par l’extranéité et par l’indifférence ».
Quant aux séparés, certains « ne reconnaissent pas, dans la solitude, un appel du Seigneur adressé à eux », mais – a encore ajouté le Pape – « autour de nous, nous trouvons de nombreuses familles en situation dites irrégulières – un terme que, cependant, je n’aime pas – et nous nous posons beaucoup de questions. Comment les aider ? Comment les accompagner ? Comment les accompagner afin d’éviter que les enfants ne deviennent les otages du papa ou de la maman ? ». Le Pape François a ainsi invité à demander au Seigneur « une grande foi », afin de pouvoir voir la réalité à travers les yeux de Dieu, ainsi qu’ « une grande charité », afin de s’approcher des personnes avec son cœur miséricordieux.