« En ce qui concerne les enfants des rues, le chiffre communément accepté est celui qui considère qu’ils sont entre 100 et 150 millions dans le monde. Les données montrent également que, depuis le début des années 90, ce phénomène est désormais devenu de nature urbaine, partout dans le monde, et il est présent avec une plus grande rudesse dans les mégalopoles, en particulier dans celles de l’hémisphère sud. Ce phénomène est le fruit amer d’un processus douloureux et graduel d’un système néolibéral et colonisateur qui ne fait uniquement confiance qu’à la loi du marché ».
C’est ce qu’a déclaré Mgr Vincenzo Paglia, président du Conseil pontifical pour la famille, dans son intervention effectuée à l’occasion du Symposium international sur la pastorale de la rue, intitulé « Un plan d’action à la lumière des enseignements du Pape François », qui a été organisé par le Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des personnes en déplacement et qui s’est déroulé au Vatican, du 13 au 17 Septembre 2015.
Dans son discours, intitulé « La famille des enfants et des femmes de la rue à la lumière de l’enseignement du Pape François », Mgr Paglia a tout d’abord illustré, grâce à des données précises, le phénomène inquiétant des composants des familles pauvres et désagrégées qui se retrouvent à la rue, en permanence opprimés par les abus et les violences. Le nombre de femmes victimes de la prostitution dépasse en effet, dans le monde, les 240 millions, « avec un chiffre d’affaires annuel qui rapporte aux exploiteurs environ 10 milliards de dollars », tandis qu’ « un nombre croissant d’hommes est à la recherche des prostituées, plus pour des raisons liées à la domination que pour une satisfaction sexuelle ».
Dans la seconde partie de son discours, le président du Conseil pontifical pour la famille s’est ensuite fait conduire par l’expérience humaine et par le magistère du Pape François, en rappelant combien le Pape veut « une Église qui, à travers un épais réseau de communautés familiales, soit en mesure de relancer une réouverture transversale qui accueille tous ceux qui ont besoin de fraternité, en démontant le familisme néfaste des « deux cœurs et une cabane ». Et tout cela sur le fil d’un nouvel appel enthousiasmant aux familles afin qu’elles élargissent leur cœur et leurs bras pour que personne ne soit exclu. Il s’agit d’une histoire que le Pape François, dans sa catéchèse, fait partir de Nazareth, mais qui doit aller de l’avant » a enfin conclu Mgr Paglia.