À l’occasion de la rencontre intitulée « La famille, les changements sociaux et les nouvelles formes de pauvreté », qui a eu lieu le Vendredi 2 Octobre 2015, à l’Université de Florence, le président du Conseil pontifical pour la famille, Mgr Vincenzo Paglia, est intervenu sur « La famille comme ressource de la société », en rappelant l’image des familles rassemblées à Philadelphie la semaine dernière.
« Au niveau mondial – a ainsi déclaré Mgr Paglia – le débat sur la famille est de fait aujourd’hui centré sur une question fondamentale : la famille dite naturelle (qu’elle soit nucléaire, c’est-à-dire constituée par le couple stable homme-femme avec leurs propres enfants, ou bien qu’elle soit élargie, c’est-à-dire qu’elle comprenne des membres proches au sein de l’agrégat familial) est-elle encore une ressource pour la personne et pour la société ou est-elle, au contraire, un vestige du passé qui entrave l’émancipation des individus et l’avènement d’une société plus libre, plus égalitaire et plus heureuse ? Certes, la famille d’aujourd’hui est en train de perdre ses protections du passé et elle avance désormais dans la mer ouverte d’une société qui ne lui est plus favorable, et qui, dans le meilleur des cas, la rend indifférente. Les individus forment une famille selon les façons les plus disparates et la société les encourage à être le plus variable possible. Mais quelles sont les conséquences de cette situation ? Et encore : que faire ? ».
Par ailleurs, le président du Conseil pontifical pour la famille a cité une enquête menée dans plusieurs pays (Italie, Pologne, Brésil, Espagne, États-Unis, Mexique, Argentine et Chili), qui montre que « la famille nucléaire (répandue en prévalence dans les pays les plus modernisés) ou élargie à d’autres membres (dans les pays en voie de développement) représente la principale ressource de la société, et demeure la source vitale de ces sociétés qui sont les plus impliquées dans l’avenir. La raison en est simple : c’est de la famille que provient le capital humain, spirituel et social principal de la société ». À partir de cela, il découle toute une série d’exigences, parmi lesquelles le fait de rapporter « la famille au cœur du débat et au centre de la vision de la politique et de l’économie elle-même, ainsi que de l’Église, non pas pour qu’elle soit une réalité fermée sur elle-même, mais au contraire un moteur pour aller au-delà d’elle-même ». Pour la famille, « école de l’altérité », il est nécessaire de « reconnaître une nouvelle culture des droits ». Ainsi, « le temps est venu, pour les sujets sociaux et les institutions qui prétendent défendre la famille, de démontrer dans les faits qu’ils ont à cœur une réalité et non pas une idée. D’une part, en reconnaissant les conditions modifiées dans lesquelles vit la famille d’aujourd’hui, avec lesquelles elle doit faire face quotidiennement, et de l’autre en démontrant concrètement de vouloir faire tout ce qui est dans leur capacité pour la soutenir, l’aider et la mettre en valeur dans son délicat et précieux rôle social. De nombreux pas en avant doivent, en effet, être accomplis, aussi bien par la politique que par la société civile et l’Église ».