« Relancer la voix de la famille, trésor inépuisable et patrimoine mondial, afin qu’elle soit protégée, promulguée et soutenue par des politiques véritablement incisives et cohérentes, est un devoir ». C’est ce qu’a déclaré le président de la Conférence épiscopale italienne, le cardinal Angelo Bagnasco, dans son discours d’ouverture à l’occasion du Conseil épiscopal permanent, réuni du 25 au 27 Janvier 2016.
« De plus en plus, dans ce qui est le sentiment général des personnes, resurgissent l’amour et la conviction selon lesquelles la famille, tel que le prévoit notre Constitution, est le fondement et le centre du tissu social, le point de référence, le lieu où recevoir et donner de la chaleur, où sortir de soi-même afin de rencontrer l’autre dans la beauté de la complémentarité et de la responsabilité de générer de nouvelles vies, de les aimer et de les faire grandir » a ensuite poursuivi Mgr Bagnasco dans don discours.
« C’est pourquoi chaque État assume des droits et des devoirs envers la famille fondée sur le mariage, parce qu’il reconnaît en elle non seulement son propre avenir, mais aussi sa propre stabilité et sa prospérité. Nous espérons que, dans la conscience collective, ne manque jamais l’identité qui n’est uniquement le propre que de cette institution et qui, en tant que ‘sujet titulaire de droits inviolables’, trouve sa légitimation dans la nature humaine et non pas en étant reconnue par l’État. Cette dernière n’est donc pas faite, par conséquent, pour la société et pour l’État, mais ce sont au contraire la société et l’État qui sont faits pour la famille » a par ailleurs ajouté Mgr Bagnasco.
Sur le « front vital » de la famille – a encore continué Mgr Bagnasco – « une attention particulière s’est ainsi développée et en a suivi un débat houleux. Nous devons rappeler que les pères fondateurs nous ont remis un trésor précis, que nous devons tous apprécier et conserver comme étant le patrimoine le plus cher et le plus précieux, tout en étant conscients qu’ « il ne peut y avoir aucune confusion entre la famille voulue par Dieu et tout autre type d’union ». Dans cet écrin de relations, de générations et de genres, d’humanisme et de grâce, il y a une fer de lance : les enfants. Leur véritable bien doit prévaloir sur tout autre, car ils sont les plus faibles et les plus exposés : ils ne sont jamais un droit, parce qu’ils ne sont jamais des choses à produire. Ils ont droit à toute priorité et au respect, à la sécurité et à la stabilité. Ils ont besoin d’un microcosme complet dans ses éléments essentiels où respirer un souffle précis : « Les enfants ont le droit de grandir avec un père et une mère. La famille est un fait anthropologique, non idéologique ».
Le cardinal Bagnasco a également souligné que « les évêques sont unis et compacts, et partagent les difficultés et les épreuves qu’endurent la famille, tout en réaffirmant la beauté, la centralité et l’unicité de cette dernière : insinuer des conflits et des divisions signifie n’aimer ni l’Église ni la famille. En tant que messagers et hérauts de l’Évangile de la famille et du mariage, non seulement nous croyons que la famille est « la Charte constitutionnelle de l’Église », mais nous rêvons aussi d’un « Pays à dimension familiale », où le respect pour tous est le mode de vie habituelle, et les droits de chacun sont garantis à des niveaux différents selon la justice. En effet, la justice est le fait de vivre dans la vérité, tout en reconnaissant les différentes situations pour ce qu’elles sont, et tout en sachant que – comme l’a rappelé le Saint-Père – « ceux qui (…) vivent dans un état objectif d’erreur, continuent d’être l’objet de l’amour miséricordieux du Christ et donc de l’Église elle-même. »
Les croyants – a enfin conclu Mgr Angelo Bagnasco – ont le devoir et le droit de participer au bien commun avec une sérénité du cœur et un esprit constructif, tel que l’a solennellement réaffirmé le Concile Vatican II, à savoir il revient aux laïcs « d’inscrire la loi divine dans la cité terrestre. Éclairés par la sagesse chrétienne, prêtant fidèlement attention à l’enseignement du Magistère, qu’ils prennent eux-mêmes leurs responsabilités ».