En marge du premier congrès-séminaire du cycle « Dialogues pour la famille » organisé par le Conseil pontifical pour la famille, qui a eu lieu Mercredi 17 Avril 2013 sur le thème « La famille, première entreprise », en collaboration avec l’Union des juristes catholiques italiens, et qui a vu la participation d’un très vaste public, Emanuela Bambara a interviewé les intervenants en exclusif pour notre Dicastère.
Francesco Belletti, président du Forum des associations familiales
Question: Il faut repartir des familles. Qu’est-ce que cela signifie concrètement?
Réponse: Tout d’abord, un rappel des familles à la responsabilité et au désir de participer, d’être dans un espace public, de redescendre dans la rue, de ne pas rester enfermées à la maison, mais de se réunir avec les autres familles, parce que c’est dans le partage des expériences que la vie quotidienne devient encore plus facile à gérer et qu’il est plus simple de résister à la fatigue de tous les jours. Il faut évidemment demander de l’aide à la politique, à l’économie, au monde des médias, qui sont trop distants et préfèrent traiter avec des individus isolés, alors que la famille est un atout précieux et très utile à l’ensemble de la société.
Question: Les familles sont une priorité. Mais quelles sont les priorités de la famille et quelles sont les interventions politiques et économiques les plus urgentes?
Réponse: Je pense qu’aujourd'hui, dans l’urgence, les quatre priorités auxquelles nous devons faire face sont les suivantes : la question de la fiscalité, celle du travail, le défi de l’éducation et les fonctions liées à la santé. Sur la question de la fiscalité, nous avons besoin d’un pays qui ne fasse pas disparaître les ressources économiques des familles qui ont des enfants à travers les impôts. Dans les autres pays, l’enfant est reconnu comme un bien de la société. En Italie, ce sont les familles qui ont plus d’enfants qui paient le plus d’impôts. Cette situation est inacceptable. La famille est maltraitée et exploitée. La deuxième priorité est le travail. Les jeunes doivent avoir des opportunités de travail, mais il est également important que des interventions sur les temps de travail soient réalisées afin de pouvoir aussi respecter le temps nécessaire au soin des enfants. Aujourd’hui, le nombre de femmes qui ont un deuxième enfant et perdent leur emploi est trop élevé, et en général les personnes sont forcées de réduire leur temps de vie en raison du temps imposé par le travail. Il faut aussi combattre pour chérir le temps du dimanche, le temps de la fête, qui est un bien de la société tout entière. Le troisième thème est lié aux familles qui sont concernées par des problèmes de santé. Notre assistance publique devient de plus en plus faible, les services ont de moins en moins de ressources, et les familles sont, en fin de compte, les seules en mesure de s’occuper des soins, d’aider les personnes handicapées à la maison, de venir en aide aux parents âgés et aux enfants dans les choix qu’ils doivent entreprendre. La famille doit être accompagnée et soutenue, et elle pourrait peut-être s’unir à d’autres familles dans l’organisation de services. Enfin, il faut considérer l’urgence éducative à laquelle l’Église se consacre depuis des décennies. Les nouvelles générations sont souvent sans enseignants. L’éducation est une responsabilité des parents, des familles, mais aussi de la société. Ainsi, il faut une alliance des parents avec les enseignants, avec les clubs sportifs, etc. Les familles se battent tous les jours sur ces questions, et c’est justement sur cela que la société doit aider les familles.