«
Nous avons voulu que le Conseil pontifical pour la famille sorte de l’enclos de la communication intra- ecclésiale afin de diffuser l’attention sur un thème, à savoir celui de la famille, qui intéresse tout le monde, comme celui de la paix ». C’est ainsi qu’a débuté
Mgr Vincenzo Paglia, président du CPF, lors de la conférence de presse qui a eu lieu dans le Bureau de Presse du Saint-Siège, le Vendredi 20 Septembre 2013, afin de présenter les différentes initiatives – en particulier, le Congrès de travail des juristes internationaux sur le thème «
Les droits de la famille et les défis du monde contemporain », qui vient de se terminer à l’Université pontificale Urbanienne – à l’occasion du trentième anniversaire de la Charte des droits de la famille, organisé par le Dicastère, au nom du Synode des évêques en 1983, et rééditée cette année avec la Libreria Editrice Vaticana en cinq langues (italien, anglais, espagnol, français et portugais).
« La valeur de la Charte n’est pas tant d’avoir inventé de nouveaux principes mais plutôt d’avoir présenté, dans une synthèse organique et avec un langage technico-juridique, les principes de la tradition chrétienne, pour les proposer sub luce iurisprudentiae à la communauté internationale et à l’Église tout entière, car ces principes sont toujours valables aujourd’hui » a déclaré Mgr Paglia. Nombreuses sont les valeurs que l’archevêque a rappelées comme étant universellement valables : le droit des enfants à être protégés contre l’invasion des nouvelles technologies et, surtout, des réseaux sociaux ; la possibilité de créer des réseaux associatifs entre les familles, pour mieux défendre les droits de la famille comme entité juridique autonome, non réductible aux membres qui la composent ; l’aide économique de l’État en cas de chômage des conjoints et de difficultés à soutenir la famille ; le droit à un salaire digne et suffisant pour assurer le maintien de tous les enfants en leur garantissant les droits fondamentaux, et notamment l’éducation ; le droit à un logement digne et adapté au nombre des membres qui composent la famille; la reconnaissance du travail domestique des femmes, et des politiques visant à concilier le travail à l’extérieur de la maison avec la vie de la famille. « Ce sont des valeurs et des principes qui ne doivent pas rester lettre morte sur la Charte, mais qui doivent devenir des droits concrètement mis en vigueur » a par ailleurs déclaré le président du Dicastère, qui a aussi montré l’un des dessins des enfants des écoles primaires italiennes appelés à illustrer les articles de la Charte (à partir de cette semaine, sur le site, sortie deux fois par semaine). En particulier, deux dessins ont attiré son attention : dans le premier, le petit artiste commentait ainsi : « Oui, c’est beau d’avoir une maison ! », alors que dans l’autre, on déclarait à qui se trouvait en-dehors de la maison : « Venez, nous pouvons vous accueillir ». « De cette famille on ne parle jamais, et pourtant c’est celle qui en temps de crise permet au pays de rester debout » a enfin conclu Mgr Paglia, tout en rappelant le prochain rendez-vous du Dicastère : le Pèlerinage des familles sur la tombe de Saint-Pierre, du 26 au 27 Octobre 2013.
« Au cours de ces dernières années, nous avons assisté à un changement radical : c’est non seulement la pratique de la famille dans la conception chrétienne qui a été remise en question, mais même sa validité. La famille était un édifice solide, que la culture contemporaine a démonté en plusieurs morceaux, qui ont ensuite été utilisés pour les constructions les plus disparates. Les morceaux sont nombreux, mais il n’y a plus d’édifice ». Tel est l’intervention du Card. Francesco Coccopalmerio, président du Conseil pontifical pour les textes législatifs. « Il faut donc que nous réfléchissions et que nous approfondissions l’anthropologie de la personne et du don, afin de comprendre la doctrine chrétienne du mariage et de la famille, de façon à ce qu’elles soient partagées même par ceux qui ne partagent pas notre foi ». Il arrive, en effet, a encore souligné le cardinal que « même ceux qui ne croient pas en Dieu, croient souvent dans le processus d’humanisation et dans les principes de la doctrine chrétienne ».
« Il y a une désinstitutionalisation de la famille et du rôle des femmes dans le mariage » a affirmé la professeure Helen Alvaré, professeure de Droit de la famille à l’Université George Mason de Washington. En matière de politique sociale, l’égalité des sexes est souvent interprétée comme une « dé-féminisation » des femmes. La question, par exemple, est de « garantir aux femmes mariées et qui ont des enfants, l’entrée et la participation au monde du travail au même niveau que qui est valable pour les hommes sans enfants, sans toutefois imposer les règles et les formes de ces derniers ». Selon Mme Alvaré, la crise actuelle de la famille que nous vivons « représente une grande opportunité pour l’Église catholique, ainsi que de grandes ressources – y compris la Charte des droits de la famille – pour réaffirmer la valeur du mariage comme une union indissoluble entre un homme et une femme qui prennent soin des enfants, et dont l’intérêt premier doit prévaloir ». L’Église catholique est en effet « un témoin crédible d’humanité, de charité, d’amour et de promotion du rôle des femmes et de la famille » a enfin conclu Mme Alvaré.