Le secrétaire général du Synode sur la famille, l’archevêque Mgr. Lorenzo Baldisseri, a été interrogé à plusieurs reprises par « Vatican Insider » sur des sujets qui seront discutés lors du Synode. Le 7 Décembre 2013, il est intervenu sur la question des divorcés remariés. «
Nous en parlerons sans tabous. L’expérience orthodoxe peut nous être utile. Le thème des sacrements aux divorcés remariés est une question qui doit être abordée avec une nouvelle approche » a ainsi déclaré Mgr. Baldisseri.
Quant à la nécessité de procéder avec prudence, et en même temps avec audace, le secrétaire du Synode souligne que : « Le Pape met ensemble ces deux éléments. Cela signifie qu’il veut que ces questions soient étudiées avec prudence et, par conséquent, avec une attention à la doctrine. Et cela même avec audace, ce qui pour moi équivaut à “sans peur", en regardant les situations spécifiques des personnes ».
Y aura-t-il donc un changement ?
« Le magistère n’est pas du plâtre, il est l’accompagnement de la doctrine au peuple. Il s'agit d'un approfondissement continu et les applications aux différents cas sont nombreuses. L’Église doit être en mesure de trouver l'application de la doctrine au cas concret des individus. Cette approche ne doit pas nous conduire à imaginer immédiatement des conclusions générales, des règles pour tous. Nous devons commencer en partant des cas concrets. Et là, nous pouvons également développer une nouvelle façon de considérer la doctrine. Après tout, même avec les déclarations de nullité matrimoniale, nous intervenons au cas par cas. La pastorale c’est exactement cela, ce n'est pas un schéma ».
Il est donc juste d’en déduire que le thème des sacrements aux divorcés remariés reste par conséquent ouvert ?
« S’il a été mis sur la liste du Questionnaire, cela signifie que l’on a l’intention d’en traiter. Et l’on veut en parler sans tabous, autrement cette question n'aurait pas été mentionnée. Cela me semble évident ».
À ce propos, dans une interview sur le vol de retour de Rio, Bergoglio a rappelé la voie orthodoxe − sans toutefois prendre aucune position − qui prévoit, dans certains cas, la bénédiction d'une seconde union ...
« L’expérience de l’Église orthodoxe peut nous aider, non seulement en ce qui concerne la synodalité et la collégialité, mais même concernant ce dont nous parlons, afin d’éclairer le chemin. Ce n’est toutefois pas le moment de discuter de ce qui pourrait être la meilleure solution, car il s’agit de questions qui seront abordées lors du Synode. Nous avons commencé à en parler maintenant, de façon nouvelle par rapport au passé, avec une demande d’informations et de réflexions à la base, dans les diocèses et les paroisses, et cela va beaucoup nous aider, en même temps que l’expérience d’autres églises, comme celles d’Orient. Comme vous l’avez mentionné, le Pape a fait référence à cette pratique orthodoxe ».