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Échos du Corps diplomatique   versione testuale


À l’occasion de l’important discours prononcé par le Pape François, le 13 Janvier 2014, lors de l’audience au Corps diplomatique, nous avons demandé à quelques-uns des membres de ce corps particulier de bien vouloir partager avec nous leur commentaire concernant les passages qui ont trait à la famille et à la vie. Nous accueillons, ci-dessous, le commentaire de l’ambassadeur du Mexique, S.Exc. M. Mariano Palacios Alcocer.
 
Les concepts qui ont été prononcés sur la famille par Sa Sainteté le Pape François, lors de l’audience au Corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège, qui a eu lieu 13 Janvier 2014, me semblent particulièrement satisfaisants. Je leur trouve, en effet, d’heureuses coïncidences et cela ne fait que prouver l’égalité de pensée et d’action qui unissent le Mexique et le Saint-Siège sur cette question. L’important est que, dans ces mots, la famille est tributaire d’une véritable puissance en tant que noyau de nos sociétés, qui germent la fraternité, l’esprit de service et le sentiment de la paix. Telles sont les notions que le peuple mexicain consacre avec sa propre idiosyncrasie, ses propres traditions et l’évolution de sa propre vie quotidienne de façon à ce que ces valeurs, et bien d’autres encore, résultent comme lui étant particulières et incontestables.
L’idée générale que mon pays a de la « famille mexicaine » est une idée ample. Elle inclut dans sa grammaire les liens générationnels, qui nous rendent tous – jeunes et personnes âgées, hommes et femmes, nationaux et étrangers – une partie de la même essence domestique, qui se réunit tous les dimanches autour de la table afin de partager avec les oncles, les cousins, les frères et sœurs, et les membres de la famille élargie, les joies et les peines de la journée, comme une symbiose ou une catharsis intime de rêves et d’expériences communes.
 
Permettez-moi, cependant, de comparer la tradition à la rigueur statistique : le dernier recensement de la population révèle que la « famille mexicaine » se compose de 4,5 membres en moyenne, ce qui montre que cette dernière est formée d’un père, d’une mère et de deux ou trois enfants par couple. Le 81% des ménages est dirigée par des hommes et le 19% par des femmes, ce qui implique que le modèle traditionnel de la mère, du père et des enfants continue de dominer dans la société mexicaine. Par ailleurs, le fait que 80% des enfants vit dans le même village ou dans la même ville est un signal fiable de la cohésion de la famille. La moitié des garçons et le tiers des filles communiquent de façon quotidienne avec leurs parents. Tout en réaffirmant le concept de l’unité et de la solidarité de la famille qui existe au Mexique, il est bon de constater que 59,5% des familles mexicaines vivent ensemble sous le même toit avec trois générations (les grands-parents, les parents et les enfants), que deux générations cohabitent dans 32,7% des foyers (les parents et les enfants) et que seulement dans 5,7% des familles une seule génération vit ensemble.
Malgré ce qui précède, les pressions économiques, le chômage et d’autres causes contribuent dans de nombreux cas à la désintégration inévitable de la famille, ou mettent en œuvre des objectifs complexes face à l’existence de ce concept de « famille mexicaine », qui doit évoluer sans perdre son essence. La participation croissante des femmes dans le travail professionnel en résulte paradoxal, étant donné que 62,2% des personnes déclarent que la femme ne doit pas travailler à l’extérieur de la maison lorsqu’elle est mère d’enfants en bas âge, un pourcentage qui, en ville, atteint le 48% des personnes interviewées et qui ont exprimé cette même pensée. Ainsi, il devient nécessaire que les initiatives publiques et privées créent les conditions pour que la vocation de la mère et la vocation professionnelle soient tout à fait compatibles.
Parallèlement, l’on estime que 5,2 millions de femmes sont célibataires : 44% seraient veuves, 25% séparées, 22% célibataires et 9% divorcées. Ces femmes sont engagées dans un rôle complexe, qui est aussi bien celui de la mère que du père, en plus d’être des éducatrices et de satisfaire aux besoins de leurs familles. C’est pour cette raison qu’il faut créer au Mexique des politiques publiques visant à soutenir ces femmes qui exercent, à plusieurs reprises, leur rôle en faisant preuve d’un véritable héroïsme.
 
Dans l’analyse des objectifs que la « famille mexicaine » affronte, et à des degrés divers que la famille affronte en général, je comprendrais des facteurs aussi différents tels que la violence intrafamiliale, les problèmes économiques, la désintégration de la famille, le chômage et la migration, ainsi que d’autres phénomènes dont les conséquences dépassent le but de ces quelques lignes. Il suffit de constater que, comme s’en souvient aisément Sa Sainteté, la force majeure de la famille doit être la cohésion et la solidarité qui existent entre tous ses membres.
 
Comme le veut la tradition, les Mexicains grandissent dans la famille. L’objectif est d’être capable de réaliser une cohabitation plus ample et une meilleure communication, afin qu’ensemble et dans la solidarité, nous réussissions à surpasser avec équité ceux qui sont les conflits naturels de la cohabitation, et ceux de l’inclusion des femmes dans le domaine du travail, et afin de concevoir une cohésion et une compénétration plus importantes au sein des membres de la famille et entre les familles entre elles, pour consolider le Mexique du XXIème siècle.
 
Mariano Palacios Alcocer
Ambassadeur plénipotentiaire du Mexique près le Saint-Siège
 
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