« Le Synode, c’est marcher ensemble, mais aussi prier ensemble. Je demande à tous les fidèles de participer ». Le tweet du Pape François, à la veille de l’ouverture de l’assise synodale, constitue une double exhortation : marcher, aller de l’avant, regarder vers l’avenir, donner des réponses qui lisent l’avenir en s’immergeant dans le présent, et prier ensemble, se mettre à genoux, adorer, invoquer le Dieu de l’amour et de la vie afin qu’il embrasse la famille avec sa paternité comme église domestique et cellule vitale de la société.
Si nous voulons juste nous en tenir au thème du Synode – à savoir « Les défis pastoraux de la famille dans le contexte de l’évangélisation » au programme du 5 au 19 Octobre 2014 – alors nous devons avoir le courage prophétique de savoir lire la situation de la famille telle qu’elle est aujourd’hui, et d’apporter des réponses aux nombreuses questions qui proviennent de toutes parts.
Les défis sont « pastoraux ». Ils engagent en premier lieu les pasteurs – évêques, prêtres et fidèles laïcs engagés – à affronter avec courage les nouvelles situations dans lesquelles vit aujourd’hui la famille. L’évangélisation doit donc commencer à partir de la famille, de cette communauté d’amour et de vie qui transmet la foi, qui témoigne de l’espoir et qui vit la charité. L’évangélisation au sein de la famille est une prière de la famille. Il ne suffit pas d’être ensemble du point de vue socio-économique. Il faut une éducation à la prière, un engagement au sein de la communauté paroissiale et le témoignage des valeurs que la famille et la vie demandent aujourd’hui dans une société plurielle. Mais il faut aussi que les familles s’impliquent elles-mêmes pour savoir-vivre « ensemble » la prophétie des premières communautés chrétiennes qui se sentaient un seul cœur et une seule âme dans le partage des biens, dans la solidarité des besoins et dans la valorisation des charismes.
C’est cela que le Synode veut approfondir en premier lieu. Mais le Synode veut aussi s’occuper en profondeur, en relation avec cette théologie de l’église domestique, de toutes les autres questions attenantes et qui méritent le respect et l’attention pastorale. Passer de la doctrine à la pratique devient ainsi un devoir, une urgence des temps. Et cela, avec un cœur ouvert et chargé d’attention et de miséricorde, surtout envers les familles qui souffrent de blessures liées à leurs situations douloureuses, mais qui méritent d’être écoutées et d’obtenir des réponses qui ont le goût de la tendresse de Dieu.