Nous avons parlé de ce parcours avec le couple lui-même au cours d’une interview, qui a été riche en témoignages directs et dans laquelle pourront être appréciés de nombreux aspects qui sont souvent pris pour acquis, alors qu’ils sont au contraire très intéressants, concernant les difficultés rencontrées par les jeunes d’aujourd’hui à tisser une relation qui soit mûre et véritable avec les personnes du sexe opposé que ces derniers prétendent aimer. « En partant des rencontres faites avec de nombreux couples de fiancés, nous avons constaté – racontent ainsi les deux organisateurs de cette expérience – que les conditions les plus difficiles à accepter sont le « pour toujours » et le fait d’avoir à abandonner le Moi, c’est-à-dire le fait de devoir passer de l’individualisme au Nous avec la non-division et la réciprocité. Beaucoup ne reconnaissent pas l’amour : ils confondent le fait de tomber amoureux et la passion avec l’Amour qui se fait don, et la sexualité avec la parentalité. L’individualisme et l’égoïsme – continue encore le couple D’Alessandro – ne laissent aucune place à l’autre et nous rendent incapables de contribuer à la construction du couple. De cette façon, l’on ne fait que prétendre que l’autre adhère à nos propres fantaisies, sans lui laisser ni la possibilité de réfléchir ni d’apporter sa propre créativité au sein du couple. Tout ceci souligne, enfin, qu’il n’y a aucun projet commun de croissance ni aucun désir de marcher l’un à côté de l’autre ».