« Il ne s’agit pas d’un concert mondain, mais d’un moment de prière ». C’est ce qu’a déclaré, au moment de son arrivée, le ténor Andrea Bocelli, en saluant le cardinal Lluís Martínez Sistach, archevêque de Barcelone, joint à la Sagrada Familia, à l’occasion du concert offert par l’artiste, le Jeudi 28 Mai 2015. Cette étape espagnole a ainsi été la première du projet « Le grand mystère. L’Évangile de la famille, école d’humanité pour notre époque », dont le ténor est le principal acteur d’une série de concerts destinés à célébrer la beauté de la famille dans de nombreuses basiliques et cathédrales du monde entier. Parmi les prochains événements, Philadelphie (à l’occasion de la Rencontre mondiale des familles, qui aura lieu à la fin du mois de Septembre 2015), Bethléem (à Noël) et Cracovie (en 2016).
Dirigé par le maestro Marcello Rota et accompagné par l’Orquestra Simfònica del Vallès et par le Chœur Polifònica Puig-reig, Bocelli a effectué un répertoire musical semblable à un voyage symbolique entre la dimension religieuse et humaine de l’amour, accompagné par la jeune violoniste ukrainienne Anastasiya Petryshak.
« Nous sommes ici pour parler de la beauté de la famille chrétienne » a ainsi déclaré le cardinal Sistach à l’ouverture de la soirée à laquelle ont participé près de trois mille personnes. Le cardinal a ensuite rappelé Adam et Ève, « fondement de la famille ». Les églises chrétiennes sont des « églises domestiques », a par ailleurs expliqué le cardinal Sistach, parce qu’elles « ont pour modèle Nazareth : Marie et Joseph ont surmonté d’innombrables difficultés, mais ce qui est arrivé à Nazareth – souligne encore le cardinal – peut nous arriver à nous aussi. Bien sûr, nous pouvons partager des moments agréables, mais le véritable amour ne nous est donné que par Jésus ». Ainsi, l’amour authentique familial « ne se termine pas dans le couple, mais il donne vie à des enfants, tels que les époux se donnent l’un à l’autre et se donnent aux autres ».
Après avoir rappelé les « paroles clefs » proposées par le Pape François, « s’il te plaît », « pardon » et « merci », le cardinal Sistach a souligné le rôle de la famille comme « moteur du monde et de l’histoire, des relations entre les familles au sein des communautés chrétiennes ». L’archevêque a ensuite poursuivi son intervention en soulignant le rôle des grands-parents, « pères et mères à deux reprises », le fait que « pour les jeunes, l’amour et la sexualité ne sont pas toujours reliés », et la nécessité d’accueillir les « familles désagrégées », étant donné que « beaucoup de mariages ne réussissent pas à être des communautés de vie et d’amour ».
Alors que des rosaces bleues et vertes filtrait une lumière douce et profonde entre les forme et les colonnes cannelées du temple de Gaudì, se propageait la musique de l’ « Hallelujah » du « Messie » de Händel, l’Ave Maria de Schubert et l’Ave Maria de Caccini.
« La famille et la musique ont en commun l’harmonie. Si tous nous faisions du bruit, Bocelli ne pourrait pas chanter à présent. Ainsi, dans la famille, il est important d’écouter et de rester en silence pour respecter l’autre » ont ensuite observé Carlos et Isabel Pascual, un couple de Barcelone appartenant aux Franciscains de Marie. « Nous sommes nés avec cette basilique en construction, nous avons vu sa consécration en 2010 aux mains de Benoît XVI. Il est beau qu’y soit célébrer le sens de la famille, qui appartient à l’histoire de l’humanité quel que soit le temps qu’elle vit ». « Aujourd’hui, il est difficile de témoigner de la foi » – explique par ailleurs le couple – qui a fréquenté une Maîtrise en sciences du mariage et de la famille à l’Institut Jean-Paul II pour les études sur le mariage et la famille, et qui lui-même enseigne, durant l’été, un cours pour les autres familles. « Il s’agit d’un défi constant, parce que le rôle de la famille est au-delà de toute religion et concerne l’humanité elle-même », soulignent à cet égard Carlos et Isabel, tandis que dans l’église résonnent les notes de « Va pensiero » du Nabucco de Verdi.
Bocelli, qui est engagé dans de nombreuses initiatives de bienfaisance avec la Fondation qui porte son nom et qui œuvre principalement en Haïti, a offert au public, tout au long de la soirée, de nombreuses interprétations exceptionnelles, de l’ « Ombra mai fu » du « Serse » de Händel, au “Gloria a te » de l’ « Hymne au Jubilé » de Lécot, pour conclure enfin avec « The prayer » de David Foster, la synthèse de l’esprit de « Le grand mystère ».