La Chambre des Communes britannique a approuvé à une large majorité le « Marriage (same-sex couples) Bill » (Projet de loi concernant le mariage pour couples de même sexe) qui légalise, pour la première fois au Royaume-Uni, le mariage homosexuel. Après cette étape, la loi reviendra à la Commission, puis de nouveau à Westminster, pour être approuvée dans les 5 à 6 mois à venir. La loi permettra également aux couples qui vivent déjà en union civile de s’ouvrir au mariage, aux églises qui le veulent de célébrer des mariages homosexuels ayant une valeur civile et aux transsexuels de changer de sexe légal, même s’ils sont déjà mariés. Seule exception, l’Église anglicane. Dans la loi, il sera en effet expressément déclaré que l’Église anglicane n’a pas le droit de célébrer des mariages homosexuels, afin d’éviter des revendications de la part des congrégations individuelles. En outre, le Parlement devra amender l’Equality Act (la Loi sur l’égalité) de 2010 pour empêcher que les couples homosexuels puissent avoir recours aux tribunaux nationaux ou européens et faire en sorte que l’Église anglicane soit ainsi obligée de célébrer un mariage selon le rituel religieux par crainte d’une plainte pour discrimination.
À cette occasion, la Conférence épiscopale d’Angleterre et du Pays de Galles a publié une « Déclaration » selon laquelle en acceptant ces changements, la loi et la compréhension commune du mariage ne pourront que subir d’ultérieures altérations dans les prochaines années. Non seulement ce projet de loi ne modifie pas la définition de cette essentielle institution sociale, mais elle introduit un risque élevé de violation du droit à l’objection de conscience individuelle et des droits des Églises à suivre leur enseignement moral et leur pratique sacramentelle. Enfin, à l’avenir, l’ingérence dans l’autonomie de l’Église d’Angleterre (anglicane) va créer de graves frictions entre les différentes organisations religieuses.