La Fondation vaticane « Centre international Famille de Nazareth » a été officiellement présentée aux journalistes, mardi 16 Avril 2013, dans la Salle Jean-Paul II du Bureau de Presse du Saint-Siège, en présence du président du Conseil pontifical pour la famille, Mgr Vincenzo Paglia, du Vicaire patriarcal pour Israël, Mgr Giacinto Boulos Marcuzzo et de M. Salvatore Martinez, président national du mouvement Renouveau dans l’Esprit Saint.

 

Mgr Vincenzo Paglia a retracé l’évolution dans le cœur des papes Jean-Paul II et Benoît XVI du projet du Centre, créé sous l’égide du Conseil pontifical pour la famille, où se trouve le siège de la Fondation vaticane voulue par Benoît XVI, dont la mise en œuvre est confiée au Renouveau dans l’Esprit Saint, et qui doit voir le jour à Nazareth, en vertu du fait que – comme le déclare la vidéo proposée à l’occasion de la VIIème Rencontre mondiale des familles à Milan en 2012 – « tout est parti de Nazareth et c’est de Nazareth que doit repartir la famille ». C’est de Nazareth que doit repartir une nouvelle culture et une nouvelle pastorale de la famille, sujet de la nouvelle évangélisation, « dans un moment historique où la famille est marginalisée et soumise à des attaques frontales sans précédent, nous avons tous besoin de revenir à Nazareth pour contempler toujours de nouveau le silence et l’amour de la Sainte Famille, modèle de la vie de toute famille chrétienne », selon les paroles prononcées par Benoît XVI à l’occasion du voyage en Terre Sainte en 2009. En effet, a ainsi souligné Mgr Paglia, « certains lieux ont une extraordinaire force évocatrice et symbolique, et Nazareth est l’un de ces lieux. C’est le lieu où Jésus a grandi; où était sa maison, où il a vécu avec Joseph et Marie: sa famille. Avec eux, il a appris à lire les Écritures et à appeler Dieu «Abba », Papa, comme l’a récemment rappelé le Pape Françoisc ».

Le Centre international Famille de Nazareth sera donc un lieu de formation à la génitorialité et à la vie familiale, de pastorale de la famille et de la vie, de préparation à la nouvelle évangélisation, y compris à travers la mise en place d’un Observatoire permanent, en collaboration avec les Conférences épiscopales, les universités, les institutions d’inspiration chrétienne et les associations de laïcs dans le monde, et une référence dans le monde « en raison du rôle central de l’institution de la famille dans la construction de la société humaine, de la fécondité de la famille chrétienne pour la mission évangélisatrice de l’Église, de l’attention à tous les sujets de la famille, de la centralité de la Parole de Dieu dans le chemin de chaque croyant ».

 

La Fondation vaticane, a ainsi expliqué M. Salvatore Martinez, a pour objectif de « promouvoir la formation spirituelle et l’évangélisation des familles, ainsi que de soutenir la pastorale familiale partout dans le monde, et en particulier en Terre Sainte, pour la défense et la promotion de l’institution familiale dans sa double subjectivité, sociale et ecclésiale ». Nazareth est un modèle à appliquer dans le monde. Le Centre est la Maison des familles en Terre Sainte, « une demeure spirituelle spéciale pour les familles du monde, où trouver une proximité concrète et une aide matérielle », mais aussi « un lieu privilégié pour la diffusion de l’Évangile de la famille, une vitrine du beau, du bon et du juste que la famille propose et témoigne dans le monde » vu que « ce monde, en proie à la crise, invoque une humanité qui soit plus fraternelle et plus adaptée à la famille, avant qu’aux états et aux marchés ». En Terre Sainte, « il y a un œcuménisme des peuples. Ici, nous faisons dialoguer les familles pour faire dialoguer les religions » a encore souligné le président du Renouveau dans l’Esprit Saint, M. Martinez, qui a par ailleurs présenté le projet du Portail de la famille, « Famille plus, le premier outil concret pour créer un réseau entre les familles du monde, virtuel et vertueux, selon un principe de subsidiarité horizontale et au nom de l’économie du don ». Le Portail ne sera d’abord qu’en italien, avec la perspective de pouvoir ensuite vivre aussi dans les autres langues de la famille humaine, et tout d’abord dans les langues les plus parlées : l’espagnol, l’anglais et le français.

 

Mgr Giacinto Boulos Marcuzzo, à l’époque évêque de Nazareth, a ensuite rappelé que c’est le Cardinal Alfonso Lopez Trujllo, alors président du Conseil pontifical pour la famille, qui a eu l’intuition d’une Maison des familles à Nazaret, lors d’un voyage à Cana en 1994. « Combien serait-il beau d’avoir un Centre pour la famille, pour la résurrection de la famille à Nazareth, le lieu de la Famille par excellence » avait déclaré à cette occasion le Cardinal Trujllo. Jean-Paul II avait immédiatement accueilli cette idée et l’avait développée avec enthousiasme, en la présentant à Rio de Janeiro, lors de la IIème Rencontre mondiale des familles en 1997. Ainsi, après des années d’impasse dues à l’Intifada, sous la présidence du Cardinal Ennio Antonelli à notre Dicastère, le projet a retrouvé sa force de propulsion, surtout en 2009 avec le voyage de Benoît XVI en Terre Sainte. « Il est vrai que tout a commencé à partir de Nazareth » – déclare ainsi le Vicaire patriarcal, en soulignant que « bibliquement et théologiquement, c’est ici que commence la nouvelle alliance entre l’homme et Dieu, c’est ici que tout recommence à nouveau à partir de cette source à laquelle puiser l’eau vive de la famille ». Le christianisme n’est pas une philosophie, une doctrine ou une idéologie, mais « une vie avec une histoire et une géographie ». La communauté des chrétiens de Terre Sainte est une minorité, à savoir le 2% des croyants, alors qu’à Nazareth elle représente le 40%, ce qui est une exception. « C’est donc ici que les chrétiens sont les gardiens de notre histoire, qu’ils sont les descendants directs de la première église de Jésus, de ceux qui ont vécu avec lui et l’ont entendu directement ». L’Évangile – poursuit encore Mgr Marcuzzo – parle souvent de Jésus qui revient à Nazareth. « Nous aussi nous revenons à Nazareth pour puiser de l’eau de source de la Sainte Famille ». En Terre Sainte, le temps est à présent mûr pour une trêve, mais il n’y a pas de paix. « La paix vient du cœur des personnes et des familles. La famille est la pierre la plus forte et la plus stable sur laquelle bâtir la paix » a enfin conclu le Vicaire patriarcal. Ainsi, le Centre international Famille de Nazareth aura une identité chrétienne, catholique, mais il sera la maison des familles du monde, une maison œcuménique et interreligieuse ». En Terre Sainte, en effet, la population de foi différente ne fait jamais rien dans l’isolement, mais elle travaille toujours ensemble pour le bien commun.