Mgr Piotr Mazurkiewicz du Conseil pontifical pour la Famille au Congrès «Dignitatis Humanae Instiute» au Vatican
Le Dignitatis Humanae Institute est né au sein du Parlement européen afin de promouvoir et de protéger les valeurs imprescriptibles de la dignité humaine et de la vie, dès le moment de sa conception jusqu’à sa mort. Grâce à la présence de la foi chrétienne dans la vie publique et politique sur les questions de civilisation, et afin que soit reconnu l’homme comme une créature faite à l’image et à la ressemblance de Dieu, l’Institut a organisé le vendredi 28 juin 2013 au siège de l’Académie pontificale des Sciences humaines, la Casina Pio IV,sa seconde Conférence internationale sur le thème « Entre l’ordre juridique communautaire et les constitutions nationales: y a-t-il une place pour le christianisme?». Le Président d’honneur de l’Institut est le Cardinal Renato Raffaele Martino, Président émérite du Conseil pontifical pour la Justice et la Paix ; et le Cardinal Raymond Leo Burke, Préfet du Tribunal suprême de Signature apostolique, était l’invité d’honneur de la journée inaugurale.
Au cours des différentes sessions de travail, deux d’entre-elles ont été dédiées à l’ordre juridique européen face aux questions liées aux politiques nationales familiales, ainsi qu’à la protection de la vie et de la dignité humaine. Monseigneur Piotr Mazurkiewicz, du Conseil pontifical pour la Famille, est intervenu dès la première session modérée par le Dr. Pavel Parfentiev, Directeur du Movimento per politiche di tutela della famiglia.
Dans son intervention, Mgr Mazurkiewicz explique qu’il y a une sorte de «conflit» entre les institutions européennes et les politiques familiales au niveau national. Certains Etats et plusieurs groupes idéologiques ou lobby se servent des institutions internationales comme un «tapis roulant» pour véhiculer leurs propres idées soit disant «progressistes». Il y a là une «crise de la démocratie». Le rôle que joue les cours internationales est en train de transformer la démocratie en juristocratie, déclare Mgr Mazurkiewicz. Dans un contexte de «démocratie délibérative», les organisations non gouvernementales jouent un très grand rôle qui sont plus liées aux gouvernements et aux organisations internationales qu’à la société civile ; phénomène que le philosophe allemand Jurgen Habermas définit comme une «refondation de la société civile». Tandis que le droit internationale est né sur les bases du droit naturel, on assiste aujourd’hui à ce que Benoît XVI a appelé «la dérive dramatique» du droit naturel vers une conception purement fonctionnaliste et positiviste. L’idéologie du gender est une «idéologie du pouvoir» qui se fonde sur un nouveau marxisme philosophique: le mariage et la famille sont considérés comme des «structures d’oppression». «Contre cela, on a besoin d’une authentique réponse culturelle, d’une nouvelle synthèse humanistique fondée sur l’anthropologie chrétienne de l’amour, sur la communion et la complémentarité». On a donc besoin de la présence des chrétiens au cœur même de la vie politique et dans l’orientation des stratégies à adopter, afin qu’ils promeuvent avec clarté, dans les médias et les assemblées représentatives, la vision chrétienne sur ce sujet, tout en refusant d’employer la terminologie «contaminée» de cette idéologie (en commençant par le terme gender). Ils doivent ainsi décliner les problèmes dans leurs multiples aspects (en ce qui concerne le mariage, par exemple, se posent: la question des droits des mineurs dans les cas d’adoption; la question de l’objection de conscience dans les services hospitaliers, dans l’éducation nationale et dans l’administration publique ; la question de la discrimination des couples hétérosexuels face à la disparition des termes mari et femme, ou bien encore de père et mère; la question de la liberté religieuse face aux lois d’incitation à la haine). Monseigneur Mazurkiewicz a conclu son intervention en disant que «les barbares sont à l’intérieur des murs» et a invité chacun à la vigilance quand aux choix qui conditionnent la vie des peuples et de l’humanité, tout en rappelant cette phrase prophétique de l’écrivain Thomas Stearns Eliot: «la fin du monde ne se produira pas comme une explosion ma comme un bond».