« Il n’est pas bon que l’homme soit seul » parce qu’il « doit découvrir que l’identité se réalise dans la relation ». C’est avec ces paroles que Mgr Guido Benzi, directeur du Bureau catéchétique national de la Conférence épiscopale italienne, a ouvert les travaux de la XVIème Semaine nationale des études sur la spiritualité conjugale et familiale, qui s’est terminée le 26 Avril 2014, à Nocera Umbra (Pérouse), avec pour thème : « ... homme et femme il les créa (Gn 1,27) : les racines conjugales de la personne humaine ». Dans la Bible, la dimension anthropologique – a déclaré à ce propos Mgr Benzi – « se fond avec celle théologique : Dieu, l’homme, la femme et la création sont considérés comme en rapport les uns avec les autres. Adam est au centre de la création, mais au sommet de tout cela il y a Ève, qui a été créée avec la matière vivante à partir d’Adam ». Le récit de la création est ponctué par trois interdits : « Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin », « il n’est pas bon que l’homme soit seul », et « l’homme abandonnera son père et sa mère et il s’unira à sa femme et les deux seront une seule chair ». L’homme, a ainsi expliqué Mgr Benzi, « se différencie de la totalité de la création même si, alors que biologiquement différent du monde végétal et animal, il se découvre égal à la création, car il découvre qu’il y a quelque chose en lui-même de commun à d’autres êtres vivants, à savoir l’appartenance à la terre. Enfin, l’homme est différent de son père et de sa mère, et en se diversifiant d’eux, il est appelé à construire sa propre histoire humaine et existentielle ».
L’ « unité de la chair » est ainsi placée « dans le projet et dans l’action même de Dieu. La création est toute orientée vers l’unité des deux individualités qui se sont découvertes différentes et ont une physiologie différente, et qui devront dorénavant interagir, en devenant une seule chair, sans insister sur eux-mêmes, et ne pouvant pas être propriétaires de la totalité ». En résumé – a par ailleurs ajouté Mgr Benzi – « Dieu donne à la famille humaine, constituée comme dimension primordiale avant le péché originel, la possibilité de se reconnaître dans l’autre que soi. L’homme reconnaît soi-même, en se séparant, et en retrouvant l’autre, il s’unit et se reconnaît dans une unité (une seule chair) : ainsi s’instaure une totalité de relation – a enfin conclu Mgr Benzi – car dans la séparation et dans le désir d’unité, il y a tout l’espace pour la liberté de l’individu ».