« Je vous remercie d’être venus si nombreux ! Et merci pour cet accueil si joyeux. Aujourd’hui, c’est votre fête, c’est notre fête ! Je remercie Mgr Paglia et tous ceux qui ont préparé cette fête. Je remercie tout particulièrement le Pape émérite Benoît XVI pour sa présence. J’ai dit à plusieurs reprises que j’appréciais beaucoup qu’il habite ici au Vatican, parce que c’est comme avoir un grand-père sage à la maison. Je vous remercie ! ».
Ce sont les paroles de gratitude que le Pape François a prononcées, Dimanche 28 Septembre 2014, à l’occasion de « La bénédiction de la longue vie », et qui ont accueilli plus de 30 mille grands-parents présents sur la Place Saint-Pierre, « sous les auspices du premier d’entre eux », à savoir Benoît XVI.
Le Saint-Père a rappelé que « nous, les chrétiens, avec tous les hommes de bonne volonté, nous sommes appelés à construire patiemment une société différente, plus accueillante, plus humaine et plus inclusive, qui n’a pas besoin de jeter ce qui sont les plus faibles dans leur corps et dans leur esprit, mais bien au contraire, une société qui se mesure justement sur ces personnes ».
Une matinée ensoleillée et festive, accompagnée par les spectacles d’Andrea Bocelli, de Massimo Ranieri et de Claudio Baglioni, qui a vu s’alterner sur le parvis de la basilique, les témoignages présentés par des personnes âgées en provenance de différentes parties du monde. La plus dramatique a certainement été celle de deux réfugiés irakiens, Moubarak et Aneesa Hano, un couple chrétien âgé, père et mère de dix enfants et grands-parents de douze petits-enfants, qui a raconté au Pape une merveilleuse histoire de détermination et de foi se situant au cœur de la paroisse de la ville d’Alqosh, au nord de Mossoul. C’est ici, en effet, que le père Ghazwan, curé de la paroisse, avait décidé qu’après l’imposition au silence forcé des cloches de l’église, de la part des terroristes d’Isis, à l’occasion de la fête de l’Assomption et après une période de sept jours, le temps était venu de les faire sonner à nouveau, en libérant ainsi dans l’ensemble de la plaine de Ninive une voix qui accompagne tous, chrétiens et non chrétiens, depuis plus de deux mille ans.
Une autre expérience touchante a été apportée par le père Sebastiano, un moine capucin qui s’occupe de plus de 120 personnes âgées résidant dans la maison de retraite « François et Claire », et qui a très souvent à faire avec des invités particulièrement seuls et fragiles, comme les patients atteints d’Alzheimer. « L’un d’eux se nomme Raffaele, a ainsi rappelé visiblement ému l’ancien moine. Il a l’air perdu et il ne dort jamais, il fait de drôles de gestes qui lui sont étrangers, ainsi qu’à ceux qui l’entourent. Nous ne nous lassons pas de chercher une clef pour réussir à entrer dans son univers et soulager la famille de cette douleur. Cependant, nous faisons aussi en sorte que Raffaele se rende compte que nous ne sommes pas en train de l’abandonner et que nous sommes avec lui dans ce gouffre mental, et avec Raffaele nous nous sentons proches de Jésus ».
La dernière intervention, celle d’un enfant irlandais nommé Tom et qui s’est adressé au Saint-Père comme s’il s’agissait de son propre grand-père, a également été fortement significative : « Cher Pape, mes grands-parents m’ont encouragé à toujours prier, mais une fois lorsque nous étions dans l’avion, j’ai vraiment eu peur et j’ai été fortement touché par leur exemple de prière à Dieu. Cher Pape François, toi aussi tu as été un enfant qui a écouté la sagesse des grands-parents. Aujourd’hui, tu es pour nous, les enfants, comme un grand-père et nous t’aimons beaucoup. Aide-nous à faire comprendre combien le rôle des grands-parents dans la famille est important ».